C’est un curieux combat que je vais livrer là
Un défi à la vie, sans instants de répit
Etrange sensations mêlées de dérision
Le monde a rétréci et mes traits ont vieilli
Pas vraiment préparé à cette vérité
Je me suis effondré et puis j’ai paniqué,
Permettant à la peur de prendre son ampleur
J’ai essayé de fuir en noyant mes plaisirs
Avant de m’envoler, je voulais profiter
Prendre sans partager, surtout ne rien laisser
Puisque j’allais mourir, je voulais engloutir
Mes remords et regrets en lâchant mes secrets
Peu importaient les maux que je causais aux sots
A ceux dont la pitié frisait la vanité
A ceux-là mon mépris allait de mal en pis
De l’amour à la haine, je n’avais pas de peine
J’ai perdu mon courage en étant fou de rage
J’en ai voulu aux Cieux, et j’ai maudit les Dieux
Qu’avais-je bien pu faire en gagnant ce cancer
Tiré d’un mauvais sort, à la vie à la mort !
Où était la justice, un horizon factice ?
Pourquoi tant de souffrances après trop d’insouciance
Un vase s’est brisé, sur le froid marbre usé
C’est mon corps qui se fâche et la vie qui me lâche
En courant droit devant, m’arrêterais-je un temps ?
Pour reprendre l’élan vers un dernier printemps
Pousser jusqu’à l’été avant l’éternité
Qui voudrait engloutir, mon âme et ses désirs
C’est triste par ici, mais voilà, je souris,
Un mouroir au bonheur donnant des hauts le cœur,
Je ne veux pas d’espoir, je n’ai pas peur du noir
J’ai vu tant de soleils, j’emporte leurs merveilles
Maintenant regardez, mon visage est fané
Lui qui a combattu, vous est offert à nu
Un peu perdu, hagard, je confie au hasard
Le soin de me mener vers la félicité
J’ai refusé vos soins et choisi mon destin
Je n’ai pas de regrets, la vie est un essai
Et je l’ai transformé, je me suis libéré
Du poids de mon passé, la douleur m’a sauvé
© 20/10/08 (Antia)