Extrait de mon recueil « D’une Âme à l’Autre » – « Amants »

 

Amants


Ainsi as-tu gagné, voilà que j’abandonne

Un rêve inachevé, dans la nuit qui résonne

A petit pas feutrés, offerte je me donne

Aux élans sacrifiés du cri de la Madone


Frôler chaque sillon d’un corps en renaissance

Détourner la raison, l’élever en conscience

Un cri, une oraison, la peur de l’insouciance

Ouvre enfin la prison à l’amour, sa puissance


Dépose sur mes yeux, des baisers et des roses

Leurs parfums savoureux mèneront à l’osmose

En libérant mon feu, je serai overdose

D’amour impétueux, une autre apothéose


Les caresses du temps, mélangent nos envies

Et dans l’éloignement, nous volons à la vie

Les délices d’antan, tout ce qui fut déni

Quand nos deux cœurs gourmands, mêlaient leurs derniers cris


Dans chaque pulsation, c’est le cœur de la Terre

Qui prend la décision, d’aimer jusqu’en enfer

De vivre une passion, où je sens que je perds

Toutes mes illusions, et mes derniers repères


Je vais m’abandonner, dans le creux de tes mains

Puis me laisser aimer, te sentir en mes reins

Je me sens si troublée, cet instant est divin

En moi tu as laissé, un souffle et un parfum


Les cieux recherchent encore où nous avons perdu

Les attaches à nos ports, en nous jetant à nu

Dans un doux corps à corps sans autre retenue

Dégustant ce trésor dans un dernier salut


Mon âme s’est enfuie, devant tant de bonheur

Je redoutais l’envie, son étrange lueur

Où qu’on me sacrifie, sur l’autel des ardeurs

Et dans tous ces dénis, je laissais passer l’heure


Ton amour m’a guidé, en toi j’ai eu confiance

Je me suis dévoilée, libéré ma prudence

Dans tes fougueux baisers, j’ai perdu l’innocence

Au feu de ton brasier, je suis un camp d’essence


Prends possession de moi, lentement, patiemment

Un va et vient de joie, sans aucun crissement

Inventons-nous des lois, ici et maintenant

Pour qu’enfin, moi et toi, soyons unis, amants


© Anita Le Sant

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