
Entre nous mon Ami
Je vais te dire ami, ce qu’est un peu la Vie
Tu seras bien surpris, étonné et conquis
Ou peut-être étourdi par le vaste récit
Rassure-toi l’ami, écoute et puis souris
Tu as posé tes pas sur un sol dur et froid
Et tout ce que tu vois tu penses que c’est ça
Un monde au mil tracas où l’Amour et la Joie
La peur, le désarroi se marient ici-bas
Mais il y a des ors au fond de tous les ports
Des vivants et des morts, tressés en corps à corps
De multiples décors, autant de corridors
Dans le Ciel des condors et en toi, un trésor
On t’a donné des clés par centaines et milliers
L’armure d’un guerrier et son grand bouclier
Et pour que soient légers tes pas sur le gravier
Chaque instant à fêter, chaque instant à aimer
Tu dis « c’est difficile » en lorgnant ton nombril
Ce n’est jamais facile et c’est parfois fragile
Dans ce monde infantile il te faut être agile
Jongler avec des fils avant d’être sénile
Tu regardes là-haut, ce ciel si bleu, si beau
Et tu n’as plus les mots pour exprimer tes maux
Ici, c’est froid ou chaud, un coup vrai, un coup faux
Dans ce méli-mélo tu peux laisser ta peau
Tu cours après le temps, tu hurles sous le vent
Tu es gai, mécontent, tu trépignes, impatient
Ce n’est pas surprenant, car tu es inconscient
Ta Source est en dedans et c’est toi qu’elle attend
Tu rêves de moissons, de plus belles saisons
De Liberté sans fond, d’Amour en ta maison
Mais tu vis en prison, te nourris de poison
Tu t’ennuis à foison et trouve le temps long
Je peux t’offrir à boire, écrire une autre histoire
Devenir ce miroir aux reflets dérisoires
Mais je suis un poussoir dans ce monde illusoire
L’ami tu peux me croire, il y a de l’espoir
Taper contre les murs, surtout quand c’est trop dur
C’est bien trop de blessures au nom d’une imposture
Et ta belle aventure, au fur et à mesure
Perd ses couleurs futures à force de censure
Je te connais par cœur, tu ris mais tu as peur
Tu cherches le bonheur, mais tu le cherches ailleurs
Mais à travers tes pleurs, tu nourris tes douleurs
Tu dis que ton labeur manque un peu de saveurs
Le silence est avare et ton esprit bavard
Tu remises au placard ton blues et ton cafard
Et tu cherches dans l’art un sens, un signe, un phare
Mais c’est nu et sans fard qu’on t’attend à la gare
Ecoute bien ceci, il est des interdits
Des vallées endormies au chœur de ton abri
Je vois que tu souris et que tu es surpris
C’est un cadeau la Vie, l’Amour y fait son nid
Je vois, tu es troublé, tu penses à ton passé
Ce que tu as laissé, tes voies abandonnées
Que tu sois désolé d’avoir tant gaspillé
Suffit à exaucer tes grands rêves mort-nés
Ton pouvoir de choisir, de bien, mal t’anoblir
Ne pourra qu’affaiblir l’autel de tes désirs
Je te vois qui soupire à travers un sourire
Je ne peux que t’ouvrir au nouvel avenir
Ton royaume est en Toi, tu en es le seul Roi
T’appartiennent des Choix et leurs multiples Voies
Le chemin de la Foi te semble lourd parfois
Mais tu as Tout en Toi, l’Amour ganté de Joie
© Anita Le Sant