Aimer … ainsi …
Pardonnez-moi d’aimer, d’être ce que je suis
Un souffle à épuiser aux aurores meurtris
L’étrange rareté dont s’empare la vie
Lorsque la satiété ne trouve son répit
Comment puis-je altérer l’élan qui me nourrit
Celui qui m’a jeté depuis cet infini
Hors des tranquillités pour revenir ici
Du champ d’éternité aux champs des incompris
Combien faut-il jeter de pierres aux insoumis
S’ils ne font que parler de leurs maux et envies
Sans jamais réfréner la course des défis
Jusqu’à s’en épuiser et y perdre la vie
Je les ai observé tous ces vaillants esprits
Des monts et des vallées, l’écho portait leurs cris
Combien ont résonné dans les creux de mes puits
Où j’allais, atterrée, me ressourcer de Vie
J’ai voulu m’éloigner de tout ce qui terni
Mais je dois témoigner pour ce qui anobli
Loin de vouloir sauver chacune de vos vies
J’aime tant vous rêver vivants, en harmonie
Les couleurs du passé offrent cette alchimie
Que vos cœurs ont cherché à reproduire ici
Combien se sont heurtés aux vaines embellies
Sans jamais retrouver la voie de l’éclaircie
Car pouvoir se moquer de tout ce qui soucie
Sans jamais redouter d’être nommé « maudit »
Nous oblige à aimer ce qui différencie
La personne alitée et ce qui la pourri
Si la curiosité s’endort avec la nuit
La spontanéité lancée comme défi
Ne sera que raclée, gifle des affranchis
Et nos cœurs mortifiés sombreront dans l’oubli …
Pardonnez-moi d’aimer … ainsi …
© Anita Le Sant